Déclaration de tristesse
Il y a environ dix ans, j’ai rencontré un puma à Mendoza en Argentine. Je n’avais rien de mieux à faire qu’aller au zoo. Je me suis dit que je pourrais jeter un œil à la faune sauvage d’Amérique du Sud. Le puma m’a toisé sans ciller. Je me suis assis et je l’ai fixé à mon tour. Nous sommes restés plus d’une demi-heure les yeux dans les yeux. J’ai pris quelques photos. J’étais si ému par son expression que depuis j’essaye de saisir le regard des animaux en cage. Je me suis aussi demandé : Qu’a-t-on fait de l’espace qu’on a volé à ces sublimes créatures désormais emprisonnées ?
Ce projet est une réponse à cette question.
Some 10 years ago, I met a puma in Mendoza, Argentina. I was bored that day and went to the zoo, I thought I could have a glance at the splendid fauna of South America. That guy stared at me without blinking. I sat on the front of him and stared back. I stayed something like half an hour. I took photos of his eyes. I was so deeply moved from his expression that since then I catch the look of animals in cages. And I reflected, with what did we replace the space we stole from these gorgeous, once free creatures? This project is an answer to that question.
Declaration of Madness est un portrait de l’humanité sans pourtant représenter un seul être humain. Sa force compte sur l’empathie naturelle de l’observateur.
Declaration of Madness is a portrait of humanity without, however, representing a single human being. Its strength relies on the natural empathy of the observer.
The composition of the two hemispheres of the diptych, the staging, the matching colours, the common structures artificially create a relationship between them to form a single image.
Only the observer can answer the question that this raises. He feels emotions on the left; he contemplates his lifeless reflection on the right. He is facing a mirror that distorts his personality into a bipolar view of humanity. He is not blamed, or singled out. He simply stares at its imprisoned primitive nature and its socialised nature.
La composition des deux hémisphères du diptyque, la mise en scène, les couleurs assorties, les structures communes, crée artificiellement une relation entre eux. Ils deviennent inséparables, ils forment une seule image.
Seul l’observateur peut combler l’interrogation que cela suscite. Il ressent des émotions à gauche; il contemple son reflet dépourvu de vie à droite.
Il est face à un miroir qui déforme sa personnalité en une vision bipolaire de l’humanité.
Il n’est pas culpabilisé ni pointé du doigt. Il contemple sa nature primitive emprisonnée et sa nature socialisée, en vitrine.
Peut-être que ce qui émerge est une vision de ses actes complices d’une société qui pour offrir de la consommation superficielle et inanimée réduit l’espace vital et sauvage en privant de liberté les dernières créatures coupables de leur seule beauté. Peut-être qu’il y voit un territoire déjà mort, l’apocalypse
The multiplication of diptychs has the function of creating an effect of accumulation transcending photographic aesthetics to confront the observer with a disturbing and inevitable vision.
The project is intended as a denunciation of absurdity. The diptychs are not titled, but the title of the exhibition, Declaration of Madness states the author’s perspective.
La multiplication des diptyques a pour fonction de créer un effet d’accumulation transcendant l’esthétisme photographique pour propulser l’observateur face à une vision troublante et inéluctable. Le projet se veut une dénonciation de l’absurdité. Les espaces volés à la vie sauvage deviennent inhumains. Ou justement terriblement humains…
Les diptyque ne sont pas titré, mais le titre de l’exposition, Déclaration of Madness, se pose comme une prise de position de l’auteur.
this project is still waiting for his exhibition – up to 40 diptyques
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